Unité nationale sans services publics : Cap-Haïtien à bout de souffle
En deux semaines, Cap-Haïtien a vu défiler ministres, officiels et figures politiques, venus préparer les célébrations du 18 mai. Une ville sans électricité, sans eau courante, envahie par les ordures, mais où l’on déroule encore le tapis rouge. Bouquets pour les dignitaires, puanteur pour les habitants.
Un budget de 400 millions de gourdes aurait été mobilisé pour les festivités du drapeau. Une somme qui rappelle les 100 millions dépensés en décembre dernier, sans impact visible. Aucun assainissement, aucune reddition de comptes. La misère reste intacte, l’indignation aussi.
À la veille de la fête nationale, les rues sont défoncées, les quartiers plongés dans le noir. L’insalubrité domine. La population regarde passer les cortèges avec résignation. Le symbole de l’unité nationale flotte dans une ville délaissée, où l’on peine à comprendre le sens d’une commémoration politique détachée des réalités.
18 mai, 400 millions : une célébration sous les tentes, dans un décor d’abandon.
Guyno DUVERNE
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